Développer son projet en agrivoltaïsme
Le 23 June 2022 - Par ENGIE Green
Développer leur entreprise, améliorer leurs revenus, résister aux aléas météorologiques, s’adapter au changement climatique, transmettre leur exploitation, autant de défis que les agriculteurs doivent aujourd’hui relever. Un contexte porteur donc pour l’agrivoltaïsme, cette technologie qui unit production agricole et production électrique sur une même surface. Les panneaux photovoltaïques disposés au cœur même des parcelles de maraîchage, grandes cultures, prairies pâturées par des bovins, ovins ou encore parcourues par des volailles, apportent ainsi de l’ombre quand le soleil tape trop fort, une protection en cas de grêle…
Un contexte politique porteur pour l’agrivoltaïsme
Dans le cadre de sa deuxième Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE), la France a choisi de mettre l’accent sur les énergies renouvelables, dont la production photovoltaïque au sol. L’objectif est de sortir des énergies fossiles, de réduire la part du nucléaire mais aussi, un enjeu dont on mesure d’autant plus l’importance aujourd’hui, de réduire notre dépendance aux ressources étrangères. La PPE est l’outil de pilotage de la politique énergétique française. Elle fixe des objectifs qui déterminent ensuite les moyens que l’État doit engager pour les atteindre.
Concernant le photovoltaïque, la PPE présentée en 2018 prévoyait de doubler les capacités pour atteindre entre 18,2 et 20,2 GW (gigawatts) d’ici 2023 et de les multiplier par trois ou quatre d’ici 2028 pour atteindre alors 35 à 45 GW. Emmanuel Macron annonçait, le 10 février, 100 GW d’ici 2050.
Certaines zones foncières inutilisables : anciennes carrières, sites d’enfouissement de déchets, délaissés aéroportuaires, etc. ont vu fleurir des centrales. Les agriculteurs ont aussi accueilli des panneaux sur leurs toits. Cependant, la PPE orientant vers une accélération du développement de la filière, il faut trouver de nouvelles surfaces pour installer des panneaux. Et pourquoi pas les terres agricoles ? Du fait de leur facilité d’accès et du peu de contraintes pour la réalisation technique, les terres agricoles sont, en effet, particulièrement adaptées
Aujourd’hui, près de 50 000 exploitations agricoles participent déjà à la production de 20 % de l’énergie renouvelable dont 13 % assurés par le solaire. Les agriculteurs ont déjà un certain recul sur la question du photovoltaïque, installé sur des bâtiments de stockage ou des stabulations. Pour autant, intégrer des panneaux photovoltaïques au cœur du système de production, au milieu des champs ou des pâturages, est d’une autre dimension qui demande de la réflexion et surtout un accompagnement dans le montage du projet.
Définition de l’agrivoltaïsme
Le contexte politique, sur le plan de la stratégie énergétique du pays, est porteur pour le développement de l’agrivoltaïsme. Cependant, même si cela ne saurait tarder, aucune définition n’est encore vraiment établie au niveau législatif, à l’heure de la rédaction de ce document. Aussi, plusieurs acteurs de la filière se sont mis d’accord pour réfléchir à une définition vertueuse de l’agrivoltaïsme. Il s’agit avant tout de préserver l’activité agricole et le potentiel de production de l’exploitation.
Effectivement, un conflit peut apparaître entre le producteur d’énergie et l’agriculteur, chacun cherchant la rentabilité maximum pour son installation. De manière concrète, la plante et le panneau photovoltaïque ont tous deux besoin de lumière. Il y a donc concurrence sur la ressource. De plus, l’agriculteur doit pouvoir conserver un accès à sa parcelle occupée, qu’elle soit pâturée ou cultivée, pour effectuer les travaux nécessaires à son activité. Et si le projet photovoltaïque se révélait plus rentable pour le propriétaire foncier, celui-ci pourrait remettre en question la mise à disposition de la terre pour une production agricole. Ce qui pourrait entraîner une pression foncière supplémentaire, avec une hausse des prix du foncier à la clef.