Le volet biodiversité de l’étude d’impact est réalisée par le bureaux d’études indépendant BIOTOPE.
L’étude porte sur des analyses bibliographiques et sur des inventaires de terrain (faune, flore et habitats naturels, chiroptère (chauve-souris), insectes) étalés de 2021 à 2023 en fonction des cycles biologiques des différentes espèces et des nécessités de sorties terrains. Ces inventaires de terrain ont permis d’établir un état des lieux environnemental de la zone de projet, afin de juger de sa compatibilité avec l’installation d’une centrale solaire au sol.
1. Habitats naturels et flore
Trois grands types de milieux se trouvent sur le site :
- Friches
- Habitats arborés
- Habitats anthropiques
- Prairies
Parmi ces habitats, certains milieux artificialisés sont propices aux populations de chauves-souris, comme l’ancienne ferme au sud-est du site. D’autres, comme les prairies, peuvent être favorables pour accueillir des populations d’oiseaux mais sont plutôt situés sur une zone qui ne sera pas concernée par la pose de panneaux.
Concernant les enjeux floristiques, ces derniers sont globalement faibles mais il faut relever la présence d’une espèce végétale protégée, le Bois de Sainte-Lucie. La Renouée du Japon, espèce envahissante, est présente sur le site.
Des sondages ont également été réalisés sur l’ensemble du site afin de déterminer la présence de zones humides. Au total, 0,12 Ha de zones humides ont été mis en évidence, soit 0,007% de la surface totale du site.
2. Insectes
Les expertises de terrain réalisées ont permis de mettre en évidence un total de 16 espèces d’insectes réparties en trois ordres:
- 1 espèce d’odonates (libellules) ;
- 6 espèces de Lépidoptères (papillons) ;
- 9 espèces d’Orthoptères (grillons, criquets, sauterelles).
Parmi ces espèces, 4 sont remarquables, et elles affectionnent surtout les prairies. Les enjeux pour les insectes sont considérés comme moyens à faibles.
3. Avifaune (oiseaux)
16 espèces d’oiseaux potentiellement nicheuses sur le site sont présentes dans l’aire d’étude rapprochée et ses abords. Les prairies sont les principales zones à enjeu à ce titre. Le Hibou des Marais, espèce remarquable, avait été repéré en 2015 lors des sorties effectuées pour le permis de construire des bâtiments logistiques. Les sorties de 2022 ont permis de mettre en évidence qu’il ne niche pas sur la zone du projet.
Les enjeux globaux concernant les oiseaux sont considérés comme forts en période de nidification. Les zones à enjeux les plus forts, constituées de prairies, ne sont cependant pas concernées par la pose de panneaux solaires. Il sera néanmoins important de prendre des dispositions pour que le chantier impacte le moins possible les espèces d’oiseaux (phasage des travaux).
4. Chiroptères (chauves-souris)
2 espèces de chiroptères ont été identifiées sur le site, la Pipistrelle de Nathusius et la Pipistrelle commune, auxquelles s’ajoutent 4 espèces non déterminées avec précision : Murin de Brandt, Murin indéterminé, Pipistrelle de Kuhl, Oreillard gris/roux.
La ferme au sud-est du site, appelée Ferme allemande, constitue un gîte anthropique favorable aux chauves-souris et des traces d’activité ont été repérées. Les bâtiments en question seront donc conservés. Des abris souterrains sont présents sur le site, ils servaient autrefois à des entrainements militaires. Ils ont été inspectés avec précision en juillet 2023 et aucune trace d’activité n’a été retrouvée, ils ne constituent donc pas des gîtes d’hibernation et peuvent être remblayés. Enfin, les boisements sur le reste du site sont moins favorables à la présence de gîtes pour les chiroptères.
5. Autres faunes
L’impact sur les autres espèces étudiées (amphibiens, mammifères, reptiles, …) a été évalué comme étant faible voire négligeable.
6. synthèse des enjeux et mesures
Lorsque l’on croise ces différentes données, on obtient la cartographie des enjeux présentée ci-dessous.

Un certain nombre de mesures devra être mis en place pour permettre la préservation des espèces mentionnées, mais elles seront déterminées au stade final de l’étude d’impact. Nous pouvons néanmoins déjà souligner le fait que les zones à enjeux réglementaires comme la ferme allemande ou les individus de Bois de Sainte-Lucie seront évités, ainsi qu’une des deux portions de zones humides identifiées. Par ailleurs, la haie au sud et à l’ouest sera renforcée, pour des motifs à la fois paysagers et écologiques. D’autres mesures en faveur des chiroptères ou des oiseaux pourront être proposées par Biotope avant le dépôt de la demande de permis de construire.