Question de Monsieur Deneque
Bonjour, je suis M. DENEQUE. Vous avez effectué un contrôle acoustique pour le remplacement du parc éolien. Il s’est effectué sur une vingtaine de jours sans l’ arrêt du champ d’éoliennes. Cependant, je suis en retraite et présent sur place et je n ai pas constaté d’arrêt des éoliennes pendant cette période, comment avez vous fait pour cette étude ?je suis déjà impacté par les nuisances du parc actuel même si vous mettez en conformité à 500 mètres. La hauteur et le diamètre futurs seront aussi voyants et bruyants car cela fait vingt ans qu’on nous dit que les nouvelles générations sont moins bruyantes et pourtant les riverains se plaignent toujours autant, pouvez vous me répondre ? bien cordialement
Réponse :
Les projets éoliens sont soumis à la réglementation sur la lutte contre les bruits de voisinage, la plus stricte d’Europe. L’émergence autorisée, différence entre le bruit avec les éoliennes et le bruit sans les éoliennes, est de 5 décibels le jour et 3 décibels la nuit (pour les niveaux de bruit supérieur à 35 décibels).
Au pied d’une éolienne, le niveau sonore s’élève à 55 décibels (intérieur d’une voiture). Plus on s’éloigne des éoliennes, plus le bruit diminue : à 500m, le bruit perçu n’est plus que de 35 décibels (intérieur d’une chambre).
En termes d’acoustique, aux abords des machines, les progrès effectués ces dernières années sont réels. On répertorie deux sources principales de bruit : la première, d’origine aérodynamique, correspond au passage des pales devant le mât. Sur les modèles d’éoliennes les plus récents, ce bruit a été réduit par l’optimisation de la conception des machines et des réflexions sont en cours afin de poursuivre cette diminution. La deuxième source de bruit est d’origine mécanique et des mesures ont été mises en place afin de corriger l’impact de cette nuisance, voire la rendre presque imperceptible (notamment grâce à des engrenages silencieux, des coussinets amortisseurs, des capitonnages,…).
Enfin, nos parcs éoliens font l’objet de suivis réguliers, tout au long de leur exploitation et nous pouvons proposer au cas par cas l’installation d’instruments de mesure acoustique aux riverains situés au plus près de nos installations. Si les mesures enregistrées ne sont pas conformes à la réglementation, des mesures de bridages peuvent être envisagées.
Pour ce projet de renouvellement du parc éolien de La Haute-Lys, le bureau d’étude GANTHA (du groupe ARTELIA) a effectué les mesures du 31 mars 2021 au 20 avril 2021. Une Synthèse de l’Etude acoustique faite est consultable via ce lien (Lien externe).
Les mesures acoustiques sont réalisées selon la norme NF S 31-010 : Caractérisation et mesurage des bruits de l’environnement et le projet de norme NF S 31-114 : Mesurage du bruit dans l’environnement avant et après l’installation de l’éolienne dans sa version de juillet 2011.
Durant la campagne de mesure le parc éolien (La Haute-Lys qui comprend 25 machines) était en fonctionnement intermittent pour permettre la mesure du bruit résiduel de la zone lors des arrêts forcés.
Question d’une riveraine :
Un mail a été adressé à ENGIE Green et contenait plusieurs questions sur le projet. Afin que les réponses profitent à tous, nous retranscrivons ici la liste des questions :
1) Quelles éoliennes vont être changées?
2) De nouvelles zones vont-elles être aménagées avec des voies d’accès supplémentaires ? Et si oui, où par rapport au parc éolien existant ?
3) Les axes routiers et la circulation vont-ils être impactés par les travaux ?
4) Comment avoir accès aux données et rapports concernant les études d’impact sur la biodiversité ? Quel bureau d’étude effectue ce travail ?
5) Que sont exactement les couloirs de migration aménagés pour la faune ? A-t-on déjà une idée de leur utilité pour limiter le morcellement du paysage pour la faune locale ?
6) Existe-t-il dans le nouveau projet une approche re-végétalisation (implantation des haies par exemple) ?
7) Qui bénéficie du courant produit par les éoliennes actuelles ? Par les éoliennes nouvelles/supplémentaires en projet ?
Réponse :
Ci-dessous les réponses à chacune des questions, dans l’ordre.
Réponse à la question 1) : Le renouvellement des éoliennes va concerner l’ensemble des éoliennes (25 machines) qui sont installées sur les communes de Fauquembergues (6 éoliennes) , Audincthun (2 éoliennes), Renty (5 éoliennes), Reclinghem (6 éoliennes) et Vincly (6 éoliennes). Il s’agira de retirer toutes les machines actuelles et d’en remettre de nouvelles tout en respectant l’ensemble des contraintes techniques, administratives, environnementales, et territoriales en vigueur. De ce fait, le parc renouvelé pourrait avoir potentiellement un nombre d’éoliennes réduit en prenant en compte l’ensemble de ces contraintes (distance aux habitations, éloignement aux boisements, espacement entre les éoliennes, etc…).
Réponse à la question 2) : Des réflexions sont en cours à ce sujet et nous en saurons plus une fois l’implantation des nouvelles machines déterminée. Cependant, l’objectif sera de maintenir et d’utiliser l’ensemble des aménagements et voies d’accès actuels afin de minimiser la modification du parc et des alentours.
Réponse à la question 3) : Pendant la phase travaux et lors de l’acheminement des convois des éoliennes, les axes routiers et la circulation pourraient être temporairement impactés par des déviations et des perturbations de la circulation. Une étude d’accès sera réalisée une fois les implantations de machines connues afin de réduire au maximum ces perturbations pour les riverains.
Réponse à la question 4) : Les études de suivis environnementaux sont en cours et les premiers résultats seront disponibles courant Novembre 2021. Nous mettrons à disposition une synthèse sur Consult’éole (cette plateforme). En effet l’étude a débuté en Mars 2021 et dure 1 an. Le bureau d’étude en charge de cette étude est TAUW Environnement qui a une agence à DOUAI.
Réponse à la question 5) : Le site d’implantation des éoliennes avait été défini en 2001 comme une zone de migration d’importance moyenne à faible. Un espacement d’environ 5km entre la ligne des éoliennes de Fauquembergues, Audincthun, Renty et la ligne de Reclinghem et Vincly est défini. De plus, suite à la mise en service du parc en 2004 une convention a été mise en place avec la fédération de chasse FDC 62 afin d’effectuer un suivi cynégétique et d’évaluer les incidences de la ferme éolienne sur la faune sauvage. Ces études sont faites annuellement. Il n’y a pas à proprement dit un couloir aménagé par Engie Green pour la faune. Les résultats des suivis environnementaux en cours permettront d’évaluer l’impact du parc actuel et du futur parc et ainsi de prévoir la mise en place de différentes mesures comme par exemple le bridage des éoliennes.
Réponse à la question 6) : A ce stade de projet de renouvellement du parc éolien de la Haute Lys , cette approche n’est pas encore envisagée. Toutefois, il est tout à fait envisageable d’avoir une approche de ce type. Il nous arrive fréquemment de prévoir des plantations de haies dans le cadre des mesures compensatoires mises en place sur nos parcs.
Réponse à la question 7) : L’électricité produite par le parc de la Haute Lys est acheminée directement et en totalité sur le réseau électrique public et profite à l’ensemble des citoyens vivant sur le territoire Français. Il en sera de même pour le futur parc renouvelé.
Question de Madame Galloy :
Avec l’expérience des éoliennes existantes, le constat est simple :
Des paysages défigurés, de jour comme de nuit, avec des champs d’éoliennes à perte de vue.
Des appareils à l’arrêt dès que le vente forci, ou en marche forcée en absence de vent, ce qui pose la question de l’intérêt réel de ces installations.
Des nuisances visuelles, auditives à la fois pour les habitants locaux, pour la faune local (domestique ou non) et une flore réduite à sa plus simple expression dans le (large) périmètre de fonctionnement des machines.
Des retombées économiques très discutables pour les locaux (symboliquent au lancement, puis nulles par la suite alors que les habitants pâtissent au quotidien de ces installations).
Une gestion (rentabilité) confiée à des consortium étrangers.
A ce compte, l’image écologique et économique d’un tel modèle de production d’électricité dite verte a de quoi remettre en question le maintien/renouvellement des équipements existants.
Ne peut-on pas privilégier d’autres solutions moins destructrices de l’environnement et économiquement justifiées, au profit de l’économie Française et locale ?
Exemple : le solaire (sur batîments d’exploitation agricole ou industriel, domestique, …)
De nouveaux modèles d’éoliennes plus discrètes et moins sensibles aux conditions climatiques. L’éolien offshore pourquoi pas …
Réponse :
La saturation de l’espace est une préoccupation majeure dans le développement de nouveaux projets éoliens. Quand il s’agit d’implanter un nouveau parc, des mesures sont prises afin de ne pas créer un effet d’encerclement. Dans le cadre du renouvellement du parc éolien de La Haute-Lys, nous diminuerons l’impact paysager puisqu’en installant des machines plus puissantes, nous en réduirons le nombre qui est actuellement de 25 éoliennes.
Le balisage lumineux répond à une obligation du fait des activités liées à l’aviation. Au début du mois d’octobre, un certain nombre d’annonces ont été faites par le Ministère de la Transition Ecologique et des pistes vont être étudiées, telles que l’activation du balisage uniquement à l’approche d’un aéronef ou l’orientation du faisceau lumineux vers le haut.
La production liée à ces installations n’est pas négligeable. Une éolienne tourne à 25% de sa capacité maximale, comme toute installation de production d’énergie qui ne fonctionne jamais à pleine puissance, et produit de l’énergie 85% du temps. C’est ce que l’on appelle le facteur de charge. Les mises en arrêt correspondent, comme vous le soulignez, à des vents trop forts ou encore à des opérations de maintenance nécessaires à toute installation peu importe sa nature.
Quant aux impacts sonores, ces derniers font l’objet de mesures régulières tout au long de la vie du parc. Par ailleurs, le renouvellement des machines permettra grâce aux nouvelles technologies de déployer des éoliennes moins bruyantes. Concernant les impacts sur le vivant, il convient de noter que les éoliennes sont généralement implantées sur des parcelles agricoles et que leur production n’en est pas affectée.
La faune locale fait également l’objet d’un suivi et l’implantation d’un parc éolien est conditionnée au respect des activités animales. Conscients des améliorations possibles, nous travaillons notamment sur de nouvelles technologies permettant l’arrêt des pales à l’approche d’oiseaux.
Ainsi, nos parcs participent au développement des territoires en leur apportant également des moyens supplémentaires. Les retombées fiscales sont bien réelles pour les communes et, à ce sujet, nous vous invitons à prendre connaissance des témoignages des maires concernées. Nous les avons intégrés et ils sont disponibles sur cette plateforme (https://renouvellement-eoliennes-la-haute-lys.fr/pages/entretiens-maires). Bien souvent, ce sont des sources de revenus supplémentaires pour maintenir des services publics, entretenir la voirie et développer l’attractivité d’un territoire.
ENGIE Green développe, construit, exploite et gère l’ensemble de ses parcs. Filiale du Groupe ENGIE, notre entreprise est pleinement en capacité de gérer ses parcs.
Cette capacité financière n’est pas non plus remise en question dans le cadre du renouvellement des parcs, comme le montre ce projet. ENGIE Green gère la maintenance de ses parcs et prend en charge l’intégralité de leur démantèlement.
L’éolien en France est un levier économique important puisqu’il représente plus de 20 000 emplois et, contrairement à d’autres sources d’énergie, sa production est locale et non délocalisable. Enfin, un parc éolien répond aux besoins d’un territoire, mais aussi aux objectifs nationaux de décarbonisation de notre énergie. C’est donc à la fois une action d’intérêt général, local et national.
Question de Monsieur Lagache :
Bonjour,
Comment seront recycler les anciennes éoliennes, est ce que cela est fait en France ? Il parait aussi que les pales d’éolienne serait pas recyclable, …
Les anciens socles de fondations sont t-il réutilisables pour les nouvelles éoliennes et si c’est pas le cas que va t-il devenir de ces socles ?
Il serait intéressant d’avoir ce type de détail
Qui va financer les nouvelles éoliennes est ce Engie ou d’autre aide des communes, département ou appel également à un projet participatif ?
Pourrait t-on avoir un site de suivi de production en temps réel, journalier et mensuel ce qui permettrait de voir les éoliennes actuel cela serait très intéressant.
Les éoliennes seront t-il équiper de borne de recharge pour véhicule électrique électrique au pied des éoliennes comme c’est le cas sur certain nouveau parc éolien ?
Cordialement
Réponse :
Le renouvellement des parcs éoliens est un sujet qui est amené à prendre une importance croissante et ENGIE Green est bien évidemment concerné. Lors du démantèlement de notre premier parc, dont la vidéo est disponible ici , nous sommes parvenus à recycler nos éoliennes à 96%. A noter que les récentes mesures annoncées par la Ministre de la Transition Ecologique porte un taux de recyclabilité à 90% pour 2022 et à 95% pour 2024.
Arrivées en fin d’exploitation, les éoliennes sont démontées sur place. Les différents composants du mât et de la nacelle, à savoir de l’acier ainsi que du métal, sont des matières facilement recyclables et particulièrement recherchées. Comme vous le soulignez, les pales des éoliennes demeurent un point de progression important. Aujourd’hui, ces pales sont découpées et broyées sur place pour ensuite repartir vers d’autres filières comme la cimenterie et servent de combustibles.
ENGIE Green s’est engagée, avec d’autres industriels et l’Institut de Recherche Technologique Jules Verne, dans le projet ZEBRA afin de développer des pales entièrement recyclables.
Depuis juin 2020, nous avons l’obligation légale d’excaver l’intégralité des fondations. Ces dernières, étant calibrées pour un type de machine en particulier, ne sont pas réutilisées. En revanche, elles peuvent servir pour la production de granulats à destination de travaux de voirie. La partie métallique des fondations est séparée du béton en amont et est recyclée.
La société ENGIE Green développe, construit, exploite et démantèle ses parcs à ses propres frais. Cependant, en concertation avec les territoires concernés, nous avons la possibilité de proposer différentes formes d’implications participatives.
Afin de maintenir un lien permanent avec les territoires, nous avons développé l’application ENGIE Green & Moi , qui permet d’avoir toutes les informations concernant nos parcs en projet, en construction et en exploitation.
Actuellement, le choix du modèle d’éoliennes n’est pas définitif. Il est vrai que certaines installations, telles que des bornes de recharge électriques, ont pu être développées et l’opportunité serait à évaluer avec le territoire et d’éventuels utilisateurs à proximité.